« Merci Nora. »

« C’est normal. Faites attention à vous. »

Nora. C’était bien lui pourtant, Noah. Mais dorénavant il se faisait appelé par ce nom, laissant croire aux yeux des autres qu’il était une femme.
Après tout quelle différence cela faisait il pour lui ?
En plus de ce nom, Noah avait beaucoup changé au cours de ces deux dernieres années.
Son allure, son physique, plus femme que jamais, son regard, sa façon d’être et de penser laissaient voir à quel point il avait pu souffrir et devenir une toute autre personne. Loin d’être ce Noah si joyeux, si chaleureux et enjoué, il était dorénavant un être qui respirait la souffrance, en quête d’identité, perdus dans ses émotions et ses pensées dans un pays lointain.

Il vivait ici, au pays des Géants, l’holgerie. Un pays dévasté, pauvre et sans cesse en guerre contre des géants destructeurs. Son quotidien était devenu la guerre, les blessés, la souffrance. Mais ici, il se sentait plus utile qu’il ne l’avait été jusqu’auparavant.
Son parcours jusqu’ici avait été difficile mais voilà depuis plus d’un an qu’il résidait dans ce pays qui n’était pas le siens, portant secours aux blessés, se servant de son don pour les soigner.
Son pouvoir avait d’ailleurs beaucoup progressé, ayant développé une capacité bien plus puissante à guérir les autres, lui permettant de devenir un faiseur de miracles autour de lui.
Un tel guérisseur était le bienvenue ici.
Alors Noah ne cachait plus son don, le perfectionnant de jour en jour pour pouvoir soigner et sauver des vies autour de lui, ne perdant plus de temps à faire semblant sur ce qu’il était.

Le jeune homme n’avait rien oublié de sa vie antérieur, de sa naissance jusqu’à sa mort, Noah avait conserver tous ses souvenirs.
Mais le jour où il mourut le changea radicalement sur sa façon de penser et de voir les choses. Ayant ressuscité quelques jours après sa mort, le jeune homme avait décider de partir loin de Colossuss City, partant en quête de réponses, bouleversé par son expérience avec la mort et l’au delà.
Sa vie d’avant lui manquait parfois, mais en y repensant, il ne se sentait pas encore prêt ni accompli pour pouvoir revenir.
Et ici, on comptait beaucoup sur lui. On avait besoin de lui, plus que nul part ailleurs.

Le jeune homme sorti de la vieille habitation où il venait de prodiguer ses soins. Dehors, il pleuvait à plein temps, un orage s’annonçais…comme toujours.
Habillé d’une veste en cuir et d’un pantalon slim, le jeune homme rabattu sa capuche sur ses cheveux blond, attachés en queue de cheval, se protégeant de la pluie battante.
Il résidait dans une petite ville de réfugiés, à l’abris depuis quelques temps de l’attaque des géants.
La nuit allait bientôt tomber et il savait qu’il était attendu chez lui.
Courant a toute vitesse dans la boue, se dirigeant vers la sortie de la ville, le jeune homme finit par arrivé devant chez lui.

Un Bunker. Meilleur résidence pour se protéger des attaques des Géants.
Peu de personnes ici en possédaient, et Noah savait qu’il avait bien de la chance de pouvoir vivre ici.
Descendant par l’échelle de l’entrée du Bunker, Noah referma derrière lui et pénétra dans sa « maison ». Arrivé en bas, il fit son entrée dans la salle principale, enlevant chaussures et veste.

« Je suis rentrer. »

« Ok. Une minute. »
grommela Vladislaw le nez toujours dans ses plans, concentré à finir ce qu'il était en train de faire.
Il était un des chefs de guerre, ou plutôt de résistance. Un héros et un guide auprès de bien des gens depuis qu'il avait tué un géant. Avec tout le poids de la responsabilité que cela entrainait.
Si Vladislaw se trompait, des gens mourraient. Quoi qu'il fasse des gens mourraient, mais si il ne s'y prenait pas trop mal, moins de gens que ce qui aurait pu arriver si ils ne faisaient rien.
C'était une suffocante responsabilité.
Vladislaw lâcha le papier et enfonça son visage dans ses mains.
Il avait la nausée, envie de vomir, et en dégageant sa tête de ses mains, il constata que des poignées de cheveux lui restaient dans les doigts. Nora était restée trop longtemps a soigner des gens, il avait besoin d'un nouveau traitement.

Vladislaw était mourant.
Les radiations qui l'avait gratifiés de mortels pouvoirs capables de tuer même des géants le détruisaient de l'intérieur lui aussi, et sans Nora, il serait mort depuis longtemps maintenant. Bien sur, il ne lui avait pas exactement dit. Tout comme il ne lui avait pas dit non plus pourquoi il vivait à l'écart dans un bunker, coupé des gens qu'il cherchait a sauver. Il ne lui avait pas avoué qu'il se savait radioactif et qu'il savait qu'une exposition trop prolongée à lui pouvait être toxique, voir mortelle, même si il n'utilisait pas ses pouvoirs.
Il voulait croire que les pouvoirs de Nora l'immunisait a tout ça, mais quand il l'avait rencontré et avait fait d'elle son amant, il ignorait tout de ses pouvoirs de guérison.
Quand Vladislaw était tombé sur Nora, ce fut comme si il avait perdu la raison. Quelque chose comme le coups de foudre en plus monstrueux. Jamais il ne lui dit que se trouver en sa présence risquerait de la tuer, il la voulait, égoïstement, à la folie, et il l'avait emmené dans son bunker, dans sa guerre, dans sa vie.
Comment aurait-il pu lui avouer que sur un coups de tête, pour son plaisir personnel, il aurait pu la condamner à une mort atroce ?
Nora était un homme, mais Vladislaw refusait de se considérer comme homosexuel, sans doute a cause de la rigueur de son éducation. Il avait insisté pour qu'il porte le nom plus féminin de Nora et qu'il ne s'habille qu'en femme. Il la considérait comme une femme avec un pénis.
Une femme sans laquelle il mourrait.
Et pas seulement a cause de ses sentiments obsessionnels envers elle.

Vladislaw se cambra brusquement et vomit dans la petite poubelle a côté de son bureau. Il n'avait pourtant rien mangé depuis des heures. Qu'est-ce qu'il pouvait vomir ainsi ?
Une part de lui culpabilisait de garder Nora dans ce pays auquel elle n'appartenait pas, de la condamner a cette vie, à cette misère, à cette mort proche sans doute aussi. Mais la plus grande part de lui savait qu'il ne supporterait plus de vivre sans elle, qu'il ne supporterait pas qu'elle le quitte.

Il releva la tête et la regarda droit dans les yeux de son regard si profond, presque embrumé d'amour et de passion.
-Je suis désolé… dit-il en désignant la poubelle. Sans doute un truc que j'ai mangé. mentit-il. Tout est avarié ici. Comment s'est passé ta journée ?

Vladislaw se rinça la bouche avec une gorgée d'alcool frelaté qui servait le plus souvent a désinfecter les plaies à l'hôpital de campagne.
C'était un homme fier, broyé par la vie et les événements qui dévastaient son pays. Il se montrait violent parfois quand il le fallait ou quand quelque chose commençait a échapper à son contrôle. Il s'était montré dangereusement menaçant et même violent au début de leur relation, exigeant que son amant ne réponde qu'au nom de Nora désormais, qu'il s'habille en femme et prétende en être une pour tout le monde, et, bien sur, qu'elle reste avec lui.
En d'autres circonstances, cette relation aurait été vu comme des plus abusives, mais d'un autre côtés, les circonstances n'avaient rien de normal et Vladislaw lui avait plusieurs fois sauvé la vie. Et il l'aimait sincèrement, totalement et éperdument, il n'y avait pas le moindre doute a ce sujet.
Par ailleurs, c'était Noah qui avait voulu se consacrer a soigner les gens. Vladislaw n'avait jamais exigé de lui de faire ça a plein temps, et il ne le gardait pas sous clé, lui faisant confiance désormais, de ne pas chercher à s'enfuir.

Il demanda a Noah de lui raconter sa journée.
Il ne le faisait pas par politesse, ni pour changer de sujet, ou pour prendre des nouvelles de la situation dans le coin en dehors du bunker, il le faisait parce qu'il s'interessait vraiment à celle qu'il aimait.
Et parce qu'il savait qu'elle lui survivrait.

Elle lui demanda d'aller s'allonger et Vladislaw obeit. Il se leva, retira en grimaçant son pull sale, sa chemise usée jusqu'à la corde et le tee-shirt en dessous pour se mettre torse nu et après quelques pas s'allongea sur le lit sans avoir eu la force d'enlever ses bottes ou son pantalon.
Quand Noah le rejoignit, c'était a peine si il avait la force d'ouvrir les yeux, mais il n'avait plus celle de sourire. Il était presque aussi maigre que son amant.
Noah lui demanda où il avait mal, et, en grimaçant, Vladislaw tenta d'indiquer vaguement les zones les plus douloureuses. Et son bel ange blond accompli une nouvelle fois ses miracles, soulageant sa peine, sa douleur et son mal.

Vladislaw se redressa alors enfin et serra Noah longuement dans ses bras, perdant son visage dans sa chevelure blonde, lui murmurant encore une fois "Je t'aime" à l'oreille comme si il 'agissait d'un précieux secret.
Noah résuma brièvement une journée exceptionnellement sans incidents dans un pays où les catastrophes, les morts et les massacres sont courants, et s'inquièta du moral de son amant.

Vladislaw regarda longuement Noah dans les yeux, massa son ventre, et lui avoua enfin :

-J'ai peur de mourir et d'avoir vécu pour rien. J'ai peur que tout ce que j'ai fait, tous les sacrifices que j'ai fait, tout ce que j'ai enduré, tout ça n'ai servi a rien. J'ai peur d'avoir vécu en vain. Je commence a croire que l'on ne gagnera jamais. Tout ce qu'on fait, c'est survivre, et même ça, on le fait très mal. Les autres pays du monde se moquent de ce qui nous arrivent. Je vois arriver la fin de ma vie et je me dis que je n'ai rien accomplis.

Il caressa doucement le visage de Noah et lui sourit amèrement :
-Je n'ai même pas d'enfants… Même pas ça…

Une nouvelle fois, il pris Noah dans ses bras et le serra longuement.
Enfin, il lui demanda :
-Tu as mangé quelque chose en ville au moins ?

Vladislaw gifla sèchement Noah.
Le coups n'était pas violent, pas de quoi laisser une marque ou un bleu, mais suffisant pour couper la parole de Noah et lui faire comprendre l'erreur qu'il venait de commettre. Noah avait dit qu'il n'était pas une vrai femme, et ça, Vladislaw le lui interdisait. Il était interdit d'évoquer ce sujet, de s'habiller en homme ou de répondre à un autre nom que Nora.
Vladislaw le regardait avec son regard de possédé. Il semblait prêt a exploser en sanglots. Il n'aimait pas frapper Nora. Il détestait même ça et se détestait de faire cela, mais à ses yeux, il faisait ça pour son bien, et c'était comme de bousculer brutalement un gamin qui était sur le bon de se faire écraser par une voiture, une violence nécessaire.
-Tu es une femme, lui dit-il en tremblant, se retenant à grand peine de ne pas fondre en larmes et de lui demander pardon. Tu es une femme, tu es MA femme. répéta-t-il. Tu m'entends ? Tu es la plus merveilleuse et la plus parfaite créature qui ai jamais marché sur ce monde pourri. Tu es un ange. Un ange. Tu m'entends ? Un ange.
Et il se mit à le couvrir de baisers comme pour effacer la douleur du coups qu'il venait de lui donner.
Il tremblait en la caressant, ses mains dans son dos. Il faisait descendre ses baisers dans son cou, respirant l'odeur de ses cheveux qui étaient pour lui le plus puissant des aphrodisiaques.
Enfin, il interrompit ses baisers, resta un instant dans son cou, et se redressa pour lui dire :
-Il faut que tu manges. Que tu prennes des forces. Tu es toujours occupée à soigner ces pauvres gens. Tu dois prendre soin de toi. Qu'est-ce que je deviendrais moi, sans toi ?

Il poussa Noah doucement hors du lit et lui indiqua la cuisine.
Puis il se redressa doucement, craignant de souffrir encore, pour être comme a chaque fois surpris et emerveillé par les talents de Noah. Pour la première fois de la journée, il n'avait pas mal.
Il eu un sourire de soulagement et se leva pour faire quelques pas.
-Tu fais vraiment des miracles. déclara-t-il. Je crois que je ne m'y ferais jamais.

C'était aussi valables pour sa manière de regarder Noah. Si il se montrait très dirigiste et possessif, il la regardait toujours avec un regard plein d'amour et ne la prenait jamais comme un acquis dont il se serait lassé.

C'était une sensation étrange de s'être tant habitué a souffrir que la douleur était devenu la norme au point que quand celle-ci cessait, Vladislaw avait presque l'impression d'avoir perdu les sensations de son corps.
Ce devait être ce que les astronautes ressentaient quand ils se retrouvaient soudain privé du poids de la gravité. Il en perdait presque l'équilibre.

Il regarda Nora qui s'activait dans la cuisine. Il avait faim, et il allait pouvoir manger sans vomir aussitôt. Qui plus est manger quelque chose préparé par sa petite femme.
C'était son fantasme ultime, son idée du paradis, du bonheur, sa femme, superbe, s'activant pour lui dans la cuisine.
Noah servis deux bols de soupe et commença a lui parler de la disparition d'un de leur amis… Mais Vladislaw, se plaçant derrière lui, l'empêcha d'aller s'assoir, le poussant un peu contre la table, soulevant le bas de sa robe.
-Ça m'a l'air délicieux tout ça, lui murmura-t-il à l'oreille. Ça donne envie.
Il lui remonta la robe au niveau de la ceinture et commença a baisser sa culotte.
-Mais j'ai l'impression que ça manque un peu de proteine.
Il posa la main sur le penis de Noah et commença a le masturber.

Vladislaw avait ce paradoxe d'exiger que Noah se fasse passer pour une femme, s'habille en femme, ne réponde qu'a un prénom de femme, comme si il rejetait sa véritable identité, et pourtant ne pas être le moins du monde dégoutté par le sexe de son amant, bien au contraire.
Ce devait être pour lui une sorte de fantasme pervers, ce qui expliquait son excitation soudaine, mais un tel fantasme faisait de Noah davantage un jouet, une poupée, qu'un véritable individu.

Vladislaw glissa contre Noah jusqu'à faire face à son derrière, et écarta ses fesses de ses mains pour commencer a faire jouer de sa langue sur son anus.
Il titilla, lècha, excita jusqu'à ce que l'anus du bel androgyne se dilate afin de laisser sa langue entrer à l'intérieur.
L'une de ses mains passa devant pour lui masturber le gland.
Un instant, Vladislaw l'obligea a davantage écarter les cuisses et glissa la tête pour le lècher à un point sensible, a mi-chemin entre les couilles et l'anus, puis pour lui gober un peu les bourses.

Il commençait a bander très fort.
Il n'allait pas tarder a retourner Noah pour le prendre de face sur la table de la cuisine.

Noah se retourna, gémissant son désir et son plaisir à son amant, l'aidant a se redresser pour pouvoir l'embrasser a pleine bouche, et glissant sa main dans son pantalon pour pouvoir en extraire ce penis tant désiré, palpitant de passion.
Tout en l'embrassant fougueusement, Vladislaw faisait descendre des épaules du blond le haut de sa robe afin de réveler sa poitrine. Vladislaw avait pour les seins du jeune homme le même regard que peuvent avoir les hommes pour des poitrines de femmes, la même passion.
Bien vite, il fit descendre ses baisers brulants sur ces seins, lèchant et mordillant les tétons avec une fièvre peu commune, soufflant et geignant.

Il écarta les cuisses de Noah, le soulevant légèrement contre la table, inclinant son bassin vers l'avant, et le pénétra doucement en fermant les yeux et en serrant les dents. C'était si bon. C'était comme d'entrer au paradis.
Il commença ses va et viens passionnés et fougueux, presque brutaux.

Dans ce pays, dans ce village, dans ce bunker, dans son propre corps, Vladislaw ne connaissait que la mort et la souffrance, que la douleur. Il n'y avait que dans cet instant, qu'avec Nora, qu'il se sentait vivant, que la peine et la douleur disparaissait. Il y mettait toute la passion du monde, car il n'avait tout simplement rien d'autre.
Cet instant était pour lui comme une transcendance sacrée, religieuse. Il y mettait toute son âme, souhaitant secrètement s'y perdre et pouvoir disparaitre dans ce sublime moment plutôt qu'au terme d'une ignoble agonie.
Il en pleurait.
Il pleurait toujours quand ils faisaient l'amour. Ses sentiments étaient si forts, si puissants, et si étouffés et douloureux la plupart du temps, qu'en sortant enfin, ils faisaient couler ses larmes en même temps.
Il lui gémissait qu'il l'aimait encore et encore en le prenant sur la table, sanglotant dans son épaule. Il aurait voulu que ça puisse durer a tout jamais.
Mais déjà, il se sentait prèt a éjaculer. Trop vite, trop tôt. Non. Il aurait voulu que ça continue, mais il n'avait jamais appris comment se retenir. La vie ne lui avait pas accordé le loisir de s'exercer ou d'apprendre comment.
Il poussa un gémissement et éjacula dans son amant sans se retirer, inondant le fondement du beau blond de son sperme chaud. Déjà, son membre se recroquevillait. Il ne voulait pas se retirer pourtant, toujours au dessus de Noah. Il aurait voulu pouvoir rester dedans, continuer, mais son corps le trahissait.

De sa joue, il caressa doucement la joue de son amant, tentant presque d'y essuyer ses larmes pour qu'il ne puisse les voir, puis, enfin, il l'embrassa, d'un baiser d'un amour infini.

Un fossé culturel immense séparait les deux amants.
Vladislaw n'avait, par exemple, jamais vu un film au cinéma. Il n'avait jamais connu le confort et la richesse de l'Amérique ou de l'Europe de l'ouest. Leurs mondes étaient si différents qu'ils auraient presque aussi bien pu venir chacun d'une autre planète. Régulièrement, Noah faisait référence a des choses que Vladislaw ne comprenait pas.
Vladislaw n'avait jamais connu de culture où le plaisir de la femme soit pris en compte. Dans ce qu'il connaissait du sexe, c'était a l'homme de prendre l'initiative, a l'homme de pénétrer et de faire son affaire et tout était fini quand l'homme avait terminé. Que la femme puisse prendre du plaisir était anecdotique. Noah lui reprochait de ne pas avoir attendu, et Vladislaw avait du mal a comprendre ce qu'il était censé attendre. Il ne comprenait pas ce envers quoi il aurait du être patient.
Malgré tout son amour, il demeurait une brute.
Il savait aussi s'aveugler.
Quand Noah s'agrippa a lui pour se masturber contre lui et venir a son tour, Vladislaw était dans un tel dénis qu'il s'imaginait lui même éjaculer une seconde fois. Dans leur passion, il ne faisait qu'un avec son amant, et le plaisir de l'un était l'extase de l'autre. Vladislaw se cramponnait à lui, soufflant et soupirant comme si il éjaculait aussi.
Noah avait appris a toujours faire ainsi, toujours collé à lui, pour qu'ils ne fassent qu'un et qu'il oublie encore qu'il était une femme.

Des larmes coulaient encore sur les joues de Vladislaw.
-Je t'aime… Je t'aime… Oh, je t'aime… lui répétait-il doucement en le serrant contre lui.
Déjà, ses mains rabaissaient la robe de Noah pour cacher son penis comme il se dégageait et se redressait un peu.
-Il est temps de manger. dit-il en tentant de cacher ses larmes et en les essuyant. Couvre-toi si tu ne veux pas qu'on remette ça. dit-il en parlant de la poitrine dénudé de Noah.

Vladislaw refermait son pantalon, essuyant négligemment le sperme sur son ventre avec un torchon avant de s'assoir a table.
Il pris sa cuiellère et commença a goûter sa soupe tout en souriant à Noah et en la dévorant des yeux.
Le blond avait évoqué la disparition d'un de leurs amis, mais Vladislaw ne voulait pas aborder le sujet. Il ne voulait pas que la mort de quelqu'un et autres funestes nouvelles ne vienne gâcher leur soirée.
-Viens manger. Dépèche-toi !

Vladislaw ne connaissait pas la société des loisirs. Il n'avait jamais connu le luxe de sortir en boite, en soirée ou au ciné. Avec la vie qu'il avait vécu, cela lui paraissait complètement étranger, et ainsi, nombre de remarques et de réflexions de la part de Noah auraient pu tout aussi bien être exprimées dans une langue inconnu.
Vladislaw ne connaissait que la guerre, la souffrance, la faim, la misère, la mort, et, si il avait beaucoup de chances, quelques instants de paix.
Et ces instants de paix et de bonheur, il les savourait.
Il n'avait pas besoin d'un festin de roi finement préparé, un simple repas concocté par la femme qu'il aimait suffisait.
Noah semblait souvent ne pas comprendre comment on pouvait être comblé par si peu et comment il pouvait être si pressé de les saisir et de les gouter, ne sachant que trop que tout pouvait lui être enlevé l'instant d'après.

C'était donc ainsi tout heureux qu'il avait diné avec Noah après l'avoir si brièvement et passionnément prise sur la table.
Il l'avait regardé de son air satisfait débarrasser et laver, tenté qu'il était de la prendre encore devant l'évier. C'était vraiment ce qui l'excitait, de la voir soumise et servile en parfaite femme d'intérieur.
Quand Noah lui parla de sortir avec lui le lendemain, lui demandant si il serait en état.

-C'est toi le docteur. répondit-il au sujet de son état de santé. Et bien sur, si tu as peur de sortir seule, je peux t'escorter. ajouta-t-il sans comprendre de quoi Noah pouvait parler.
L'idée qu'une femme puisse craindre de sortir seule lui semblait totalement compréhensible.

Il se leva et ne résista pas à l'envie de venir peloter les fesses du beau blond et de l'embrasser dans le cou tant qu'il avait les mains occupées par la vaisselle.
-Mais j'aurais des choses a faire, ne t'attends pas a ce que nous puissions batifoler!
plaisanta-t-il en continuant de l'embrasser dans le cou.
Il ne disait ça que pour sous entendre qu'il n'aurais rien contre continuer de faire ça maintenant. L'idée de se donner en spectacle, de seulement s'embrasser en public ne l'effleurant sérieusement pas le moins du monde.

Durant le temps qu'ils avaient passé ensemble, Noah n'avait guère eu d'autres choix que de subir et de se plier aux règles de vie de ce pays dévasté et de cet homme blessé. L'urgence des premiers instants quand Vladislaw lui avait sauvé la vie avait laissé place à une autoritaire situation de survie. Ce n'était que depuis peu qu'ils goûtaient une toute relative et fragile paix comme Noah commençait a se faire aux règles et qu'aucune catastrophe majeure n'était pas advenue depuis plusieurs jours.
Issue de la très vieille école, Vladislaw faisait l'amour pratiquement tout habillé, et il ne cherchait pas non plus a déshabiller complètement Noah. Ce n'était pas seulement parce qu'il voulait voir en lui une femme, c'était tout simplement dans les moeurs, tout d'abord, qu'on ne se mettait jamais complètement nu, même pour se laver, moeurs qui avaient été accentuées par la situation de crise du pays, où tous devaient être a tout instant prêts en cas d'attaque.
Jusqu'à présent, ils n'avaient tout bonnement pas le temps en plus de ne pas en avoir l'habitude.

Même la manière que Noah avait d'embrasser surprenait visiblement Vladislaw.
Vladislaw, lui, ne déposait en général qu'un bref baiser sur les lèvres. Jamais, avant Noah, il n'avait pu goûter l'expérience d'avoir une autre langue venir caresser la sienne dans sa bouche.
Même après tout ce temps ensemble, Noah pouvait sentir le mouvement de surprise et de léger inconfort quand il l'embrassa si passionnément, se collant à lui de manière aussi indécente, prolongeant ce baiser en caressant ses cheveux. Vladislaw en était écarlate, comme à chaque fois. Ce n'était pas que cela lui déplaisait, simplement que c'était totalement contraire à ses habitudes.

Pour Vladislaw, c'était l'homme qui devait toujours avoir l'initiative des choses, et la femme devait simplement subir. Le fait qu'une femme l'embrasse, le prenne par la main et l'entraine, avec une visible envie, était pour lui au dela même du domaine du fantasme, et c'est ce qui expliquait sa gêne.
Quand Noah l'entraina dans la chambre, Vladislaw rougissait, trainant les pieds par sorte de timidité et gène. Il savait que Noah venait de loin, d'un pays aux moeurs plus légères, et il ne lui en faisait pas le reproche, même si il avait du mal à s'y faire.
Rougissant comme un adolescent, le chef de guerre en tenue perpétuellement sale s'assis sur le lit en obéissant aux directives de son amant.
-Ok… répondit-il timidement quand Noah lui demanda de lui faire confiance pour prendre en main les choses.

Noah se déshabilla sensuellement devant lui.
Il restait bouche bée, les yeux scintillants de désir pour son amant, le visage cramoisie.
Noah s'approcha et Vladislaw n'osait presque plus respirer. Il gardait ses mains sur le lit, n'osant pas bouger. Noah l'embrassa et pu sentir l'effet qu'il lui faisait, le sexe de Vladislaw commençait déjà a durcir à nouveau.
Noah lui demanda si ils pouvaient faire durer les choses.
Vladislaw compris de travers et posa sa main sur le visage de Noah.

-Bien sur… Oh Nora, bien sur. Ne t'inquiète pas. Tu n'es pas un "repos du guerrier" pour moi, tu es plus que ça, bien plus que ça. Si nous n'avons pas pu officialiser c'est juste à cause de tout ce qui s'est passé. Je veux me marier avec toi Nora, si le monde nous le permet. C'est ce que je souhaite de tout mon coeur.

Vladislaw n'avait pas compris que Noah parlait de sexe et non de leur relation.
Comme Noah commençait à le masturber, Vladislaw attira Noah contre lui pour l'embrasser de nouveau, le basculant sur le lit.
Vladislaw commença a couvrir Noah de baisers, embrassant son cou et descendant sur ses seins tandis que sa main s'aventurait dans sa culotte pour le masturber à son tour.

Noah accepta la demande en mariage de son amant et lui demanda de lui laisser lui faire l'amour, de se laisser guider, en se définissant comme une femme.
Vladislaw ne dit rien et se contenta pour toutes réponses de sa laisser faire quand Noah le poussa a inverser leurs positions et commença a lui tenir les poignets. Le blond pouvait sentir que Vladislaw tremblait légèrement, de désir, mais pas seulement. Le soldat luttait contre ses propres impulsions pour se laisser faire. En effet, même si c'était par jeu un très bref instant, juste pour lui signifier de le laisser faire et de ne pas utiliser ses mains, Vladislaw, de tout son être, s'insurgeait à l'idée d'être prisonnier ou enchainé. Noah ignorait encore tant de choses à son sujet, tant de blessures du passé et de traumas cachés.
Le chef de guerre déglutit, soulagé, quand Noah lui lâcha les poignets, et il l'aida a le déshabiller sans protester. Il avait beau être très épris du beau blond, il n'aimait pas se laisser faire, ce n'était pas dans sa nature ni dans ses habitudes.
Vladislaw tentait de se concentrer sur son amant, sur son visage, son sourire et ses yeux, le laissant lui ôter son pantalon en serrant légèrement les dents. Il était un peu mal à l'aise de se mettre nu. Non pas qu'il ai vraiment honte de son corps, mais en ce que cela impliquait de fragilité. Si quelque chose arrivait, il perdrait de très précieuses secondes à s'habiller, et ces quelques secondes faisaient souvent toute la différence entre la vie et la mort.
Ce n'était donc pas simplement la perspective d'une expérience sexuelle quelque peu inédite qui le rendait nerveux, mais davantage le fait de se retrouver nu sans défense au cas où.

Pourtant, Noah parvint rapidement à lui faire oublier tout cela.
En le suçant avec expertise et talent, le bel androgyne fit fermer les yeux à son beau guerrier et le fit gémir et soupirer.
Vladislaw ne pu s'empêcher de poser ses mains sur la tête de son bien aimé comme pour l'accompagner. Il bandait à nouveau et bien dur sous la langue de son amant.
-Oh…Nora… Nora… gémissait-il.

Vladislaw n'avait sans doute jamais eu l'occasion de prendre le temps de savourer véritablement un repas. Toujours, il était sur le qui-vive, prêt a bondir, a partir, avalant hâtivement, comme si il était pressé, attendu, inquiet.
Et c'était un peu comme ça qu'il baisait aussi. Dans l'urgence, l'empressement, en se hâtant pour en finir au plus vite.
Et comme pour un repas, il ne lui était jamais venu à l'esprit de remettre ça aussitôt et de se remettre a manger tout de suite. Aussi, après avoir le plus souvent hâtivement éjaculé n'avait-il jamais ne serait-ce que songer a remettre ça. Ce n'était pas dans ses moeurs.
Noah allait lui apprendre.

Vladislaw ne tarda pas a re-bander grâce à la fellation experte de son amant. Noah avait du connaitre d'autres amants ayant bien plus de mal a redémarrer si peu de temps après avoir éjaculé. Il devait pouvoir sentir le potentiel de Vladislaw.
Noah s'y prenait si bien qu'un moment, Vladislaw cru bien partir et se sentir au bord d'une nouvelle éjaculation.
Heureusement, Noah, connaissant bien Vladislaw maintenant, du le sentir prêt a jouir et remonta contre lui, interrompant sa fellation.
Vladislaw ouvrit la bouche, comme pour protester, prenant son souffle comme pour parler, et, regardant son si désirable amant remonter contre lui, ne dit rien. Il l'accueillit contre lui, l'embrassa, le caressant de ses mains trop rugueuses d'avoir trop travaillé toute sa vie, tremblant de désir et de passion, et d'une délicieuse frustration, sentiment qui lui était jusqu'alors inconnu.

Quand Noah s'empala sur lui, il poussa un gémissement de plaisir. La sensation était plus forte qu'avant. Son penis était plus sensibilisé, beaucoup plus sensibilisé. C'était tellement plus intense et plaisant.
-Aaaahhhh… Nora…. gémit-il quand son amant commença a bouger.

Son visage était illuminé d'une sorte d'étonnement ravi. Ses yeux brillaient et un sourire éclatant se dessinait sur ses traits. Il aimait vraiment beaucoup ce que Noah lui faisait. Cela lui plaisait énormément.

C'était étrange, le plaisir était plus fort, et pourtant, il ne se sentait pas sur le point d'éjaculer. Le fait d'être venu un peu plus tôt le faisait tenir plus longtemps, bien plus longtemps, sans qu'il ne le réalise consciemment.
Il commença a donner des coups de reins par en dessous, posant une de ses mains sur les hanches du beau blond, et l'autre sur son sein, jouant avec le téton entre le pouce et l'index.
-Continue… Continue…

Vladislaw se retenait de reprendre le dessus et de prendre Noah de toutes ses forces comme son instinct dominateur le poussait a vouloir faire. Son compagnon lui avait en effet expressément demandé de se laisser faire pour une fois, de lui laisser prendre les choses en main afin de lui prouver qu'elle en était capable. Il avait parlé de faire durer le choses, et le fait était que déjà cette union commençait a durer plus longtemps que la plupart des autres fois.

Vladislaw souriait. Il se régalait, nu contre Noah, lui aussi totalement dévêtu, se faisant chevaucher avec délice.
Déjà il commençait a sentir la douleur lancinante revenir dans son estomac, mais face au plaisir que Noah lui donnait, c'était a peine si il la percevait.
Il pinça le téton plus fort avant de donner des coups de rein plus vigoureux par en dessous pour compenser avec la fatigue de Noah qui le poussait a ralentir.
-Je vais te faire… Je vais te faire… Des bébés. gémit Vladislaw en se sentant bientôt prêt a jouir de nouveau.
Il voulait venir dans son amant qu'il persistait a vouloir voir comme une femme au point de croire pouvoir la rendre enceinte. Pourtant, dans le même temps, sa main se posait sur le penis en érection de son compagnon, et écarta sa main pour le masturber. La main de Vladislaw était plus rugueuse que celle de Noah, plus forte aussi, et pourtant, il savait masturber sans faire mal, et c'était toujours tellement meilleur quand c'était quelqu'un d'autre qui le faisait, quelqu'un que l'on aime et que l'on désire.

Vladislaw le masturba jusqu'à ce qu'il lui éjacule dessus.
Après quoi, il le bascula enfin sur le lit, échangeant leur position un instant, avant que Vladislaw ne se retire un bref instant pour obliger Noah a se retourner et se mettre sur le ventre. Il voulait le prendre par derrière. C'était toujours plus fort et intense comme ça. Il n'écouta pas les éventuelles protestations de son compagnon, il se comportait encore comme une brute, un animal sauvage, imposant son plaisir à l'autre malgré la requète de Noah.
Comme si il s'était retenu jusque là, il pénétra Noah sauvagement en poussant un râle guttural avant de le besogner avec frénésie, prenant son pied et sachant qu'il donnait aussi un violent plaisir a son amant.

Avant de jouir, il obligea Noah a se cambrer en arrière contre lui, et enfin, vint en lui.
-Ah ! Ah ! Aaaaaaaaahhhh… gémit-il avant de laisser Noah retomber sur le lit.

Vladislaw caressa doucement le dos et les fesses de son amant en se retirant doucement.

Vladislaw et Noah s'endormirent ainsi nus pour la première fois dans les bras l'un de l'autre, épuisés et heureux du sexe qu'ils avaient partagés.

Quand il s'éveilla le premier le lendemain matin, sentant déjà la douleur poindre dans son estomac et le besoin pressant d'aller aux cabinets, Vladislaw s'étonna un instant d'autres sensations bien plus inhabituelles. Il ne dormait jamais nu normalement, portant toujours de vieux vêtements de toile rêche, et la simple sensation du drap et de l'air au contact direct de sa chair lui était étrangers, et pourtant loin d'être désagréable. Mais un autre contact était plus agréable encore, celui direct contre sa peau de son amant endormi nu lui aussi contre lui.
D'habitude, Vladislaw avait toujours froid le matin, dans ce pays où l'on se chauffait au bois et non à l'éléctricité, et où le feu mourrait toujours inévitablement durant la nuit. Là, alors pourtant qu'il était nu, il avait chaud, chaud a transpirer, a cause de ce contact des corps. Il en était troublé.
Et il bandait, comme cela arrivait si souvent aux hommes au réveil, mais il n'y prêtait pas attention. Seul ce contact si chaud et agréable le fascinait.
Il aurait peut être du le faire avant. Cela paraissait pourtant contre-intuitif, l'idée que les vêtements au lieu de tenir chaud, servent de barrière qui empêche le contact direct de leur chair qui les réchauffent vraiment.
Il resta un moment comme hébété, fasciné par cette découverte, hypnotisé par la beauté de son amant endormi.
Il effleura doucement sa peau, caressant son bras et son dos avec une infinie douceur et lui murmura doucement :
-Je t'aime.

Enfin, ne pouvant se retenir davantage, il s'extirpa de l'étreinte de Noah et de la chaleur des draps et se leva, ne prenant pas la peine de s'habiller pour s'empresser de se rendre aux WC.
Les soins de son amant faisant encore effet, cela allait sortir du bon côté et il n'allait pas tout vomir pour une fois.

Après quoi, il s'habilla de frais, et vint doucement réveiller son amant, profitant encore un instant du spectacle de sa nudité.
Il commença par l'embrasser sur l'épaule, puis dans le cou en lui murmurant de se réveiller. Il le secoua légèrement, la main sur son corps.
-Nora...Réveille-toi...

Il souriait doucement.
Il était heureux.
Il ne l'était pas souvent.