Qualités : Cultivé - Eloquent - Sinon intelligent, disons très intellectuel - Grandes capacités d'adaptation à l'autre - Excellent comédien -
Défauts :   Malveillant - Trompeur - Intransigeant - Hypocrite - Dur

Description du caractère :
Profondément religieux et mystique, c'est un individu méprisant à l'égard de quiconque ne se soucie pas de spiritualité, ou s'en soucie maladroitement, uniquement sur le plan intellectuel, en dehors du domaine de l'action. Il considère qu'à part quelques élus, la plupart des gens sont, de leur propre responsabilité, tombés sous l'emprise du démon, dans laquelle ils se complaisent. Il est porté aux à priori et aux jugements durs et catégoriques. Son caractère dogmatique, voire fanatique, s'assortit d'une détestation profonde de l'Occident, et de tout ce qu'il représente. Ce qui vaut aussi pour les gens qui sont dedans. Sa motivation principale est de redresser les âmes tordues, et de châtier celles qui s'y refusent.

Il est persuadé d'accomplir sur terre la Justice de Dieu. Ceci s'accompagne d'une forte tendance à la dissimulation, et à l'hypocrisie : il aime, non pas, perdre les âmes, mais les briser pour qu'elles se redressent toutes seules. Il veut infliger des épreuves à ceux qu'ils rencontrent pour qu'ils se rendent dignes de leur condition d'être crées à la ressemblance de Dieu. Il méprise les êtes dotés de pouvoirs hors du commun, qui en font un usage non conforme à ses idées, et les considère comme les premiers êtres devant subir le courroux divin. Profondément imprégné de principes religieux et théologiques comme philosophiques, c'est un érudit, d'une science rare. Il s'en sert pour déconstruire les idées des autres, détruire leur esprit pour mieux le reconstruire. Par dessus-tout, il méprise la médiocrité. Il vaut mieux, pour lui, être soit damné, soit sauvé, que d'errer dans le grand vide moderne, et dans le nihilisme contemporain. Etre particulièrement compliqué, et tordu, il peut parfois sembler incohérent, et partir dans des discussions philosophiques ne menant à priori nulle part. Ceci fait partie de ses nombreuses méthodes de manipulation, et de sa tendance fondamentale consistait à se faire passer pour ce qu'il n'est pas. D'un naturel nerveux, il sait cependant le cacher, mais en son for intérieur, il ne supporte pas de rester assis, ou de stationner trop longtemps.  

Description physique - En civil et en costume :
Il ne quitte jamais sa soutane de prêtre, sinon pour revêtir un long imperméable et se coiffer d'un chapeau de feutre mou qui lui donne un air dégagé et vieux jeu. Il a troqué, cependant, ses sandales pour de petites bottes de cuir noir, plus pratiques pour ses pérégrinations. Il porte une longue robe noire, assortie d'un collier d'or portant une croix orthodoxe. Son aspect normal est celui d'un jeune homme proche de la trentaine, au visage fin, voire maigre, aux yeux d'un bleu perçant, avec des cheveux bruns mi-longs. Changeant cependant souvent d'apparence, il préfère apparaître sous les traits d'un vieil homme dégarni, à l'expression vénérable.

Sergueï Menchev est né à  Moscou il y a de cela un peu moins de trente ans, dans une famille de Juifs hassidim ( pieux en hébreu ). Son nom de naissance est Israël ben Elie. Enfant curieux, intelligent et sans histoires, quoiqu'un peu original par ses questionnements métaphysiques précoces et une tendance à voir Dieu partout, dans les arbres, les nuages, le ciel étoilé, le visage des gens, il était destiné à devenir un rabbin particulièrement brillant. Sa vocation était censée se voir renforcée par le déménagement de sa famille pour Jérusalem, peu après la chute de l'URSS. Cependant, sa famille, relativement aisée, connut très vite des difficultés ; s'installer dans la Vieille Ville, comme ils le souhaitaient, revenait trop cher, aussi s'installa-t-on dans les faubourgs de la ville, dans un quartier pauvre. Contraint tôt à travailler pour subvenir aux besoins d'une famille, qui, d'origine libraire, se vit réduite à faire les ménages, puis à tenir un supermarché, il fut très vite en butte au mépris de ses camarades d'école, puis de yéshiva ( école religieuse juive ) du fait de sa religiosité assez ostentatoire, voire exagérée. Bien qu'au fil des années, sa famille s'acclimata et grimpa peu à peu l'échelle sociale, lui se retirait peu à peu des occupations ordinaires, non seulement pour un jeune de son âge, mais même pour quelqu'un élevé parmi les hassidim. En effet, l'adolescence fut pour lui une période particulièrement dure : c'est à ce moment qu'il vécut ses premières hallucinations et crises mystiques, marquées par des vertiges, des évanouissements répétés, sans rapport avec des troubles physiques particuliers. C'est lorsque les psychiatres songèrent à l'interner, qu'il se résigna à s'enfuir. Emportant quelques livres religieux dans sa fugue pour seul bagage, ainsi qu'une certaine somme d'argent volée à ses parents, il se rendit à Tel-Aviv, dans l'intention de prendre la mer. Lorsqu'il fut en contact avec la cité profondément occidentalisée, marquée par un esprit de fête et d'insouciance, radicalement opposé à ses tendances profondes, ses crises se firent de plus en plus violentes, si bien qu'un soir, à l'entrée d'une boite de nuit, il agressa, armé d'un couteau dérobé dans un magasin, les noceurs qui faisaient la queue. En blessant plusieurs, ainsi qu'un vigile, avant d'être maîtrisé et passé à tabac, il erra dans la ville en claudiquant, maudissant l'humanité païenne, qui souillait l'aspiration profonde de Dieu à faire de l'humanité une communauté de prêtres et de saints. Ses lamentations furent entendues par une famille de chrétiens orthodoxes d'origine grecque, qui le recueillirent.


C'est ainsi que s'opéra un changement profond dans sa religiosité : dans l'état mental fragile où il se trouvait, il était facile de lui suggérer la valeur du christianisme. Ses hôtes n'eurent cependant pas à se donner cette peine : passant devant un crucifix, en proie à une insomnie, il lui sembla que le Christ s'animait et lui intimait de se convertir, et de rentrer dans les ordres. En proie au délire durant plusieurs jours, il consentit finalement à changer de nom, et, honorant ses origines, à prendre un patronyme russe. C'est ainsi qu'Israël ben Elie devint Sergueï Menchev, et se convertit à l'orthodoxie la plus rigoureuse. Peu après, il semblait manifester ce que les chrétiens appellent des charismes, c'est-à-dire des dons du Saint Esprit : il se mit à prophétiser, anticiper des gestes, paroles, d'hôtes de sa famille d'accueil. Cette dernière, persuadée d'avoir affaire à un futur saint, le recommanda à un monastère proche, qui l'intégra, et, suite à son assimilation rapide des dogmes orthodoxes, accéda à la requête qu'il avait faite de se retirer dans un monastère du Mont Athos, île grecque regroupant depuis des siècles un ensemble de communautés orthodoxes dont les membres venaient du monde entier.

C'est ainsi qu'à 19 ans, il entrait en tant que moine dans une petite communauté de l'île. S'entendant mal avec ses condisciples, ses délires ne le quittant pas, bien qu'il apprît peu à peu à les dissimuler, il formula après un an, le voeu de se retirer en ermitage. La question fut débattue pendant une semaine, avant qu'on ne l'y autorise. C'est ainsi qu'il s'installa parmi les hauteurs, dans une grotte qu'il aménagea, vivant pendant trois ans dans un dénuement complet, fidèle à son idéal ascétique. C'est là que son histoire prend un caractère franchement mystérieux : lui-même a du mal à faire la part du délire et de l'expérience objective...d'après ses dires et rares souvenirs, s'étant retiré dans l'espoir secret d'être tenté par le Diable, et de le vaincre, ce dernier lui apparut et lui offrit, contre son allégeance, la parfaite intellection de toutes les choses, autrement dit, une intelligence et un don de prescience absolument surhumains. Devant son refus, Satan s'éclipsa, puis revint à plusieurs reprises, le harcelant pendant des semaines. Puis, dans sa rage, il en vint directement aux mains : le souffletant, le griffant, lui crachant au visage, Menchev entama une véritable lutte avec le Démon, et si il n'a lui-même plus de souvenir de la conclusion du combat, le fait est qu'on le retrouva, évanoui, couvert de plaies, à l'entrée de la grotte où les moines venant régulièrement le visiter. A son réveil, dans le monastère qu'il avait quitté, il était doté de tous les pouvoirs qu'il possède actuellement : maîtrise extrême de son esprit et de son corps, capacités de souplesse et de vitesse supérieures de loin à la moyenne, capacité à sonder les esprits et les coeurs, et à susciter des hallucinations chez autrui...maîtrisant mal, au début, ses pouvoirs, il apprit peu à peu à les contrôler parmi l'inquiétude croissante des moines, pour qui il devint peu à peu évident que le Diable avait vaincu Menchev. S'entretenant avec une insistance nouvelle avec les novices, Menchev fut accusé du suicide de deux d'entre eux, s'étant jetés dans la mer du haut d'une falaise. Malgré ses vigoureuses dénégations, Sergueï fut réduit à quitter l'île, parmi la répulsion des moines athonites, bien heureux de se débarrasser d'une présence qui, toujours encombrante, était devenue, pour eux, frappée de malédiction.

Ne trouvant plus sa place nulle part, Menchev sombra dans la misanthropie et la mélancolie. Errant à travers l'Europe, développant ses dons de manipulation et sa capacité à orienter les pensées, sentiments, impressions des autres, semant les morts inexpliquées derrière lui,  il échoua finalement un peu par hasard à Colossus City ; ville dont il avait entendu parler et qui l'intriguait, dans laquelle il espérait secrètement trouver d'autres individus ayant partagé ses étranges expériences...

Sous le masque :

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